Premiers tests de la Scalecolor de chez Scale75

Salut les forgeux à poils de martre !

Il est temps, parlons un peu de la Scale75 : « la peinture qu’elle est bien sur Youtube ».
Pour ceux qui seraient tentés, on peut la trouver aisément chez Green Stuff World ou directement via le site web de la marque https://scale75.com/. Je précise, comme d’usage, qu’il n’y aucun lien entre scale75, G.S.World et la Forge Ludique. II s’agit juste de pots achetés avec amour et curiosité. Tout ce qui suit n’est donc que mon ressenti personnel, sans aucun à priori.

Il existe deux gammes totalement différentes chez scale75 : la Scalecolor et la Scale Games. Le positionnement de ces deux gammes est le même que celui de la PA Classic par rapport à la PA Games : d’un coté des couleurs réalistes voire historiques, de l’autre des couleurs plus fantasy (qu’elles sont bien pour peindre des orks en vert fluo ou des Space Marines  en orange). Attention, ces deux gammes ne semblent pas du tout utiliser les mêmes médiums et je les crois très différentes. Nous n’allons traiter ici que de la Scalecolor. Les produits de ces gammes étant espagnols, je suppose que Vallejo en est le fabriquant. Cependant, nous avons là des peintures vraiment différentes et donc qui valent le coup de s’y attarder.

Comme d’usage partons avec une figurine que j’ai sous-couchée à la polyuréthane et à l’aérographe : un vague zénithal. (Je mets les images sur imgbb, cliquez dessus pour les avoir en version nette).

Je vais tester les références Scale75 SC-57 « Petroleum Gray » & Scale75 SC-35 « Deep Red ».

Commençons par le Deep Red. La photo suivante est très intéressante. Regardez-la en grande résolution.

Comme on le voit la peinture est super fine, vraiment super fine, passée au pinceau elle rivalise avec un aérographe. Elle est très transparente, incroyablement mate même coupée au Klir (j’y reviendrai). Même sans l’avoir fortement diluée elle ne couvre même pas la sous-couche. Regardez comme elle laisse bien apparaître le noir de sous-couche en bas du pagne et comment on voit encore au travers les crachotis de blanc de mon aérographe. Bref clairement, ce n’est pas une peinture qui se passe en une couche.

Continuons. (Observez, là aussi, en grande résolution).


Après avoir passé au moins 3 ou 4 couches de rouge, ça commence à prendre un peu la couleur. Bon, j’aurais aimé obtenir un ton plus profond pour cette couleur. Elle se nomme deep red, je ne la vois pas si deep et pas si red . Notez que la balance des couleurs est juste sur cette photo. Je m’essaie aussi « Petroleum Gray » que je vois plutôt comme un marron désaturé qu’un gris. Je m’attendais à quelque chose de plus gris en regardant le pot. Observez comme c’est mat…L’épaulière sur la droite de la photo en est le bon exemple. On y retrouve un quelque chose de la Pebeo/Rackham… Et ce n’est pas facile à manipuler et ça ne pardonne absolument rien sur la régularité des couches.

NB : Il faut que je vous parle de la texture de la peinture elle-même. Je ne peux pas le montrer en photo et c’est pourtant le point le plus important de cette peinture. Elle est très élastique et à séchage quelque peu plus lent que nos peintures usuelles. Lorsque l’on dépose de la peinture sur la figurine, on peut continuer à la déplacer vraiment en la poussant ou en la tirant. Un peu comme si il y avait un max de Klir dedans et un retardateur acrylique. Elle semble comme un peu huileuse. Elle ne perd absolument pas en cohérence et pour soigner un dégradé ça doit être un pied absolu. Je pense d’ailleurs qu’on ne pose pas vraiment d’aplats avec cette peinture, on commence directement à jouer avec sa transparence et à la pousser où nécessaire.
Pour la fluidité, on est entre de la PA Classic et de la PA Air : bien fluide mais pas complètement liquide. Elle doit bien passer à l’aérographe.

Petit revers, sur la photo ci-dessus, je n’ai pas attendu assez que la peinture sèche sur l’épaule droite de la figurine où j’en avais poussée un peu pour marquer le creux de l’épaule et éclaircir par contraste le pectoral. Elle était, à cet endroit, un poil plus épaisse. Du coup, au passage suivant du pinceau, la peinture s’est arrachée créant une auréole très moche. Repasser par dessus n’effacera pas les dégâts précédents comme vous pouvez le voir.

A cet instant arrive un grand drame. Comment travailler quelque chose d’aussi mat quand toute votre peinture est satinée ? Et bien ça passe super mal et je pense que malheureusement, soit il faut posséder une grosse base de couleurs scale75, soit on est bien embêté (un tout ou rien)…Regardez le pagne sur la photo ci-après, le orange satiné passe bien mal sur le rouge mat.

Je vais tout de même finir cette figurine avec de la PA Classic et un peu de vernis et donc j’obtiendrai la photo ci-après. Comme vous pouvez le voir, je n’ai pas pu corriger l’épaule, ni beaucoup réduire le coté mat, ceci malgré quelques lavis et du vernis satiné. Attention, tout de même, la photo étant très zoomée, dans la réalité ces défauts et les autres deviennent « presque » invisibles à l’œil nu. Il me manque un peu de bleus et un peu de rouges sur cette photo, le réglage n’était pas parfait. La peau est d’un gris beaucoup plus bleuté qui contraste bien mieux avec le marron gris de l’armure.

Premières conclusions :

Pros :
– Une peinture super super fine,
– Qui se dilue à l’infini tout en gardant une cohérence incroyable,
– Une texture qui permet pleinement de la pousser/ de la tirer où on veut. Ça sent bon les dégradés magnifiques et la peinture de concours.

Cons :
– Elle demande de l’expérience et ne pardonne absolument rien,
– Certainement bien fragile,
– Et tellement mate… Si compliquée à intégrer à une palette existante.

My two cents : 
En fait, j’ai pris mon pied. Une peinture vraiment compliquée mais totalement jouissive. Je me suis senti tout malheureux en voyant que le reste de ma peinture satinée allait mal s’intégrer dessus et que du coup, je n’allais pas pouvoir tester de jolis dégradés avec, comme je l’aurais voulu. par contre, je la déconseille d’ores et déjà totalement aux débutants et à tout ceux qui voudraient peindre vite.

A venir : Je n’ai pas fini de jouer avec, je voudrais la tester en lavis, en glacis et à l’aérographe. Donc, une/des suite(s) de ce test à venir. Peut-être me faudrait-il prendre en compte ce produit décrit commercialement comme « permettant de rendre vos couleurs plus intenses, de saturer, nuancer ou lisser vos dégradés ». Peut-être est-ce le moyen de casser ce coté trop mat qui est parfois bien dur pour le regard ?